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Dans tout auteur de BD nommé Christopher sommeille un musicien frustré

Dans tout auteur de BD nommé Christopher sommeille un musicien frustré

La musique et la bande dessinée entretiennent des relations étroites. Que cela soit des dessinateurs qui pratiquent la musique ou l’inverse, ou encore des pochettes de disques que l’on doit à de célèbres dessinateurs (RanXerox, Frazetta, Margerin ou Crumb pour ne citer qu’eux), les exemples sont nombreux. Et à commencer par Margerin lui-même qui, avec Philippe Vuillemin et Jean-Claude Denis notamment, officiaient au sein de Dennis Twist— Denis Sire vient de nous quitter, R. I. P.— ou Hubert Mounier, alias Cleet Boris avec L’Affaire Louis Trio. Lancé lors du festival d’Angoulême il y a plusieurs années, Philippe Dupuis s’illustre (ah, ah, ah) lui en instaurant un nouvel exercice :  les Concerts Dessinés. le concept ? Un ou plusieurs dessinateurs  illustrent en direct la musique de l’artiste qui joue en live. Cela a donné des spectacles étonnants, notamment avec Moriarty dans une pièce de théâtre inspirée d’un de leurs albums, ou encore en live avec le nantais Dominique A.

Autant de bonnes raisons pour Weirdsound qui traite de la musique dans tous ses états pour se pencher sur la question. Votre serviteur a donc décidé de consacrer de temps en temps un article aux rapports qu’un dessinateur entretien avec la musique. Notre premier sujet d’étude s’appelle Christopher.

Auteur, illustrateur, il s’était un temps établi à Tours, puis a migré vers des climats plus cléments. Les publications de ce dernier sont nombreuses : on peut citer pêle-mêle, la série Love Song, avec son titre emprunté aux Damned et ses pochettes clin d’œil à des albums cultes (My Generation des Who, Rubber Soul des Beatles et Village Green des Kinks sur la photo-titre), Les contes inachevés de David Watts, inspirés d’un morceau des Kinks, ou son avant-dernière publication, en tant que scénariste cette fois, avec Pellejero chez Kennes éditions, The Long And Winding Road d’après le morceau éponyme des Beatles.  Il faut dire l’importance de ces derniers pour l’artiste franco-britannique : il travaille avec passion depuis plusieurs années sur un projet de biographie dessinée du groupe qui pourrait devenir un roman graphique exceptionnel s’il arrive à terminer ce livre et ses magnifiques pages.

The Long And Winding Road, dessins de Pellejero, scénario de Christopher d’après une chanson des Beatles

Weirdsound : Alors pour commencer, peux-tu me parler du ou des rapports, ponts, qui existent (existeraient) entre musique et BD, pour toi?

Christopher : D’un point de vue professionnel, Charles Berberian (je crois que c’est lui) disait : « Dans tout auteur de BD sommeille un musicien frustré. »

Le rock et la BD sont deux métiers autodidactes. Il n’y avait pas d’école qui l’enseignait, un désaveu des parents, et un côté un peu révolté des deux univers. D’autant que l’un comme l’autre sont des « arts » populaires. Ces deux univers sont poussés par une volonté viscérale de créer. On ne devient pas musicien de rock ou auteur de BD par hasard. Pour ma part, ce sont deux univers qui sont liés.

A 20 ans, j’ai fait le choix de la BD plutôt que de me lancer dans le rock.

Les paroles des chansons m’influencent, la musique me met dans une humeur de travail.

Weirdsound : Narrativement, comment ça se traduit dans ton dessin, cette influence de la musique?

Christopher : L’influence de la musique est toujours là. Je travaille en musique, les paroles des chansons m’inspirent. Comme je te le disais, la musique me met dans une humeur—mélancolique, triste, joyeuse—qui correspond à ce que je dois dessiner.

J’aime ce moment, où je me mets dans cet ambiance et le fait de travailler seul me permet de travailler égoïstement…  ce qui est le propre de l’artiste.

Les Kinks dont les versions live des morceaux sont toujours beaucoup plus rock, voir punk que les versions album!

Weirdsound : Autre question, parle moi de la genèse de tes projets comme David Watts ou les Beatles (inachevé) ou Love song

Christopher : David Watts (référence aux Kinks) est une erreur en fait. J’aimais bien la chanson et le nom idéal pour un héros BD. J’ai construit ma première série autour de ce personnage lunaire et énigmatique comme Tintin puisqu’on ne sait rien de lui. Sauf que je n’avais pas écouté les paroles des Kinks. Paroles qui font l’éloge de ce beau gosse que toutes les filles désirent mais qui préfère les garçons…

Lorsque des potes homos m’ont fait la remarque, je comprenais mieux tout de suite pourquoi il y avait une communauté gay qui aimait cette série

Blague à part, déjà la musique est présente dans cette série. Nirvana, les Beatles y sont déjà illustrés. Par la suite, lorsque j’ai écrit Love Song et The Long And Winding Road, la part de la musique était évidente. Elle servait de bande son à la narration. Idée simple, mais qui permet au lecteur de se mettre dans l’ambiance, comme moi lors de la réalisation de la BD.

Weirdsound : Il n’y aurait donc pas de rapport entre l’écriture d’une BD et celle d’une chanson ?

Christopher : On peut dire que la chanson pop dans son format de 3mn a les mêmes contraintes que la BD. On ne peut pas s’étaler et prendre le temps de raconter pleins de détails. On est obligé d’être concis et de réussir à transmettre une idée, une émotion. Et je suis admiratif des compositeurs comme Springsteen, Ray Davies qui ont cette capacité à raconter une histoire synthétisée en trois couplets et un refrain.

Des chansons comme Waterloo Sunset, The River, Life on Mars de Bowie, Lady Of A certain Age de Divine Comedy sont des modèles d’écriture. Et c’est vers cette synthétisation que j’essaye d’aller en écrivant mes BD.

 Weirdsound : Tu te consacres également à l’illustration en proposant des posters de figures du rock…

Christopher : Oui, c’est un exercice de plaisir, l’envie de faire le beau dessin sur un thème que j’aime. J’illustre des artistes que j’affectionne, sans pression. Juste une image en tête que je veux reproduire en dessin, comme un moment de détente entre deux projets BD. Et ces illustrations s’accumulent, ce qui fait qu’on passe à l’étape d’exposition et d’impression. Et là, les groupes de rock commencent à s’intéresser à mon travail et ça devient une activité annexe à mon travail d’auteur… dont on verra les premiers fruits au printemps prochain avec la réalisation de pochettes de disque, etc.

Weirdsound : Tu joues aussi de la musique, non?

Christopher : Oui, mon groupe,  The Gabians (qui veut dire mouette en occitan) est né de la frustration de ne rien faire en musique, sachant que c’est une part essentielle de ma vie. J’ai retrouvé cette même frustration chez deux amis Andy et Thierry. De là est né The Gabians. L’envie de faire la pop/rock qu’on aimait en composant nos propres chansons. Et puis on a ajouté une voix, une basse et un batteur. Maintenant, on tourne régulièrement et on a tous envie de graver quelque chose. Rien d’original dans notre démarche. Juste l’envie de s’éclater.

Weirdsound : Aurais-tu une playlist idéale, celle que tu écouterais en boucle quand tu dessines, par exemple?

Christopher :  Ma playlist idéale? Elle n’existe pas… C’est l’horreur !!! J’ai l’impression de redevenir ado et de faire des mixtapes ! Le truc qui te fait passer des heures à trouver le bon enchainement entre deux morceaux, un fil conducteur. Car il y a la playlist pour soi. Egoïste avec les groupes qu’on n’ose pas avouer et la mixtape qui est destinée à quelqu’un. Là, c’est la galère !!! Donc, ma playlist idéale, c’est une centaine de playlists différentes (c’est ce qui se passe sur mon iTunes) !!!

Liens :

https://www.facebook.com/christo.christopher.9

https://www.facebook.com/Lhistoire-illustr%C3%A9e-de-lOlympique-de-Marseille-1960538387366167/

 

 

 

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