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Cigarettes After Sex : Cry et sa mélancolie hypnotique

Cigarettes After Sex : Cry et sa mélancolie hypnotique

Au Printemps 2017, je chroniquais (voir article) le 1er album éponyme de Cigarettes After Sex en annonçant la « dream pop idéale pour l’été et après » (jouant sur le mot « After »); Je ne pensais pas que cette dream pop ethérée ferait un tel tabac (« Cigarettes » oblige) avec notamment un disque d’or en France. Après un single 2 titres à l’automne 2018, le nouvel album, Cry, vient de paraître, il y a 3 jours, chez Partisan Records (distribution PIAS). Autant le dire tout de suite, les aficionados du groupe mené par Greg Gonzales, frontman à la voix androgyne, seront comblés (On ne change pas une équipe-ni une recette-gagnante); Les autres, sauf s’ils ont déjà été exaspérés par le 1er album, peuvent encore essayer une cure d’intoxication avec aussi une overdose d’accords majeurs de septième (ceci s’adressant aux connaisseurs).

Si la genèse de l’album semble avoir commencé dans une église de Bochum (en Allemagne), au printemps 2017, au moins pour l’ébauche de 2 titres (« Don’t let me go » et « Touch »), toute la partie instrumentale a été enregistré lors de sessions nocturnes, à la belle étoile, sur l’île de Majorque en début d’été 2017. Ainsi, Greg Gonzales, Jacob Tomsky (batterie) et Randy Miller (basse) ont passé ce séjour à Majorque en laissant l’environnement diriger, d’une certaine façon, les premières sessions de Cry. « Le son de cet album est complètement lié au lieu, pour moi » confie Greg Gonzales avant d’ajouter « J’ai vu cet album comme un film. C’était un cliché de ce sensationnel et exotique endroit, qui abrite différentes scènes et différents personnages mais finalement il s’agit vraiment de romance, beauté et sexualité. C’est une narration vraiment personnelle de ce que ces choses signifient pour moi ». De fait, l’album se veut une méditation cinématique sur les diverses et complexes facettes de l’Amour-la rencontre, le désir, le besoin, la perte…

Dès la fin de l’été 2019, le titre « Heavenly » nous était dévoilé: celui ci ne fût pourtant pas inspiré par les plages de Majorque; Greg Gonzales nous expliquait que le titre lui avait été « inspiré par l’irrésistible beauté que j’ai ressenti en contemplant l’infini coucher de soleil sur une plage isolée de Lettonie, un soir d’été ». Après avoir composé , souvent rapidement et de façon plus ou moins improvisée, les mélodies, il a fallu 2 ans pour terminer l’écriture des textes: les sources d’inspiration, comme sur le 1er album, restent un Amour naissant, une rupture mais aussi les films d’Eric Rohmer que Greg Gonzales adore. On peut , bien sûr, préférer « Falling in Love », qui évoque le début d’une relation amoureuse.

Quelque titres, comme « Touch » ou « Hentai » évoquent, de façon plus explicite, le sexe mais souvent avec élégance et sans vulgarité: ainsi, dans « Hentai », Greg Gonzales évoque une 1ère rencontre avec une femme où il choisit de parler…du film porno qu’il regardait. dans « You’re the only good thing in my life », sa « girl friend » « is posing as a playboy centrefold » (comme une double page centrale de Playboy) »Le sexe fait partie de la romance » confesse d’ailleurs Greg Gonzales. « Il faut trouver un juste équilibre (entre sexualité et sensualité) pour ne pas paraître déplacé , gênant ou brutal…mais plutôt pour dégager de la poésie et de la douceur » confiait Greg Gonzales fin Septembre à la journaliste des « Inrocks » qui l’interviewait à L.A. L’album Cry mélange ainsi la délicatesse charnelle des débuts discographiques avec une palette plus sensuelle et intimiste.

CRY, une musicothérapie?

« J’aime penser qu’on fait de la thérapie musicale » dit Greg Gonzales. Même la voix androgyne de Greg Gonzales (mais grave quand il parle!) semble trouver son origine dans une sorte de musicothérapie: Greg Gonzales a mis du temps à trouver cette voix pleine de sensualité et telle un murmure, mais il avouait récemment (brève ITV à « Ouest France« ) avoir trouvé ce son « à travers une multitude d’influences »… »Après avoir perdu un ami proche, j’ai vécu la fin d’une longue relation et la musique qui m’a aidé à surmonter cela était très douce. J’ai donc composé des chansons ressemblant à cela , à celles que j’avais besoin d’écouter pour traverser ces épreuves ». Quand on s’intéresse à ses influences musicales, on apprend que Greg Gonzales aime particulièrement Cocteau Twins , Brian Eno ou Ennio Morricone et qu’il adore les voix féminines de Hope Sandoval (Mazzy Star), Julee Cruise et..Françoise Hardy (qu’il a découvert en 2009). Comme dans le 1er album, pas étonnant que l’on ait souvent l’impression de se retrouver au coeur d’une B.O de David Lynch avec les synthés d’Angelo Badalamenti , la voix de Greg remplaçant celle de Julee Cruise dans « Nightingale »!

Si vous allez voir/écouter Cigarettes After Sex, n’oubliez pas que vous avez le droit de lâcher prise et même pleurer: « Mes concerts préférés , ce sont ceux où je vois des gens émus aux larmes » avoue Greg Gonzales avant d’ajouter « C’est aussi ce que je recherche en tant que spectateur, comme la fois où j’ai vu Leonard Cohen jouer « Bird on the Wire » ou Cat Power interprétant « Where is my love ».

Gageons que les fans du groupe vont être, à nouveau, conquis par l’album Cry, produit et réalisé par Greg Gonzales et mixé par Graig Silver (que l’on retrouve aussi pour Arcade Fire) qui nous délivre sa mélancolie hypnotique et peut-être thérapeutique!


2 thoughts on “Cigarettes After Sex : Cry et sa mélancolie hypnotique

  1. Ce nouvel album est de nouveau une véritable merveille, je suis fan de leur musique qui peut s’écouter en boucle sans nous fatiguer les oreilles! Bel article maître Ziggy

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