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Cassius : Dreems, un rêve endeuillé

Cassius : Dreems, un rêve endeuillé

Il y a des articles que l’on souhaiterait ne pas devoir écrire. Il y a quelques jours, je me faisais une joie de préparer un article sur le nouvel album du duo Cassius, intitulé Dreems, et sur les 20 ans de carrière des deux doux dingues de l’électro française. Et puis la nouvelle est tombée mercredi 19 juin dernier, Philippe Cerboneschi  dit « Zdar » est mort. Un décès qui intervient brutalement, une chute par une fenêtre, et qui laisse le monde de la musique sous le choc. Ma chronique, joyeuse gaudriole, est devenue un épitaphe.

Cassius, c’est 20 ans de musique, de ma chambre d’adolescent où j’écoutais leurs premières sorties, jusqu’à la chambre de mon gamin aujourd’hui…le temps passe, les souvenirs et les émotions restent. Des bringues mémorables, des rencontres, du plaisir. En définitive oui, Cassius pour moi, c’est synonyme de joie. Philippe et son acolyte Hubert Blanc-Francard (alias Boom Bass) sont des habitués de mes playlist, à un point où je n’y faisais même plus attention. C’est en préparant cet article que j’ai fait ce constat, je dois les écouter deux/trois fois par jour. Notamment quand j’ai besoin de décompresser ou de passer un bon moment : rien que pour ça, j’ai envers eux une dette que je ne pourrai jamais rembourser!

Cassius Dreems nouvel album
Philippe « Zdar »  à gauche, Hubert « Boom Bass » à droite!

Concernant Philippe, difficile de ne pas redire tout ce qui a déjà été publié à son sujet. Outre les cinq albums de Cassius, l’homme était un producteur génial. Propriétaire du Motorbass Studio, il a collaboré aux côtés d’artistes et groupes aussi divers que : Franz Ferdinand, Metronomy, Phoenix, M, Charlotte Gainsbourg… Et voilà qu’une connerie d’accident, un putain de balcon qui lâche, se solde par la mort de Zdar, il n’avait que 50 ans.

Cassius, c’est avant tout l’histoire de deux potes : Philippe et Hubert ont traversé ensemble plus de 20 ans de musique! Piliers de la French Touch, comme Air ou Daft Punk, ils ont enchainé les succès jusqu’en 2006 et le troisième album,15 Again. Il faudra dix longues années avant de les voir revenir avec Ibifornia!

I Love U So, sans doute un des titres les plus connus du duo!

En 2016, j’avais sollicité audience auprès des deux bougres lors d’un de leurs passages sur Nantes. En toute honnêteté, je m’attendais à une lettre morte, quelle ne fût pas ma surprise de recevoir une réponse charmante. Difficile de se voir avant le set à Nantes, mais pourquoi pas une autre fois! J’ai laissé filer le temps et me voilà bien couillon.

Vous savez quoi? La mort est quelque chose contre laquelle on ne peut rien, alors je vais stopper ici mes lamentations. Cassius, c’est la vie, c’est la fête, l’amour, les potes : alors voici la chronique de Dreems, le seul hommage correct que je sache faire. Puisse l’héritage et la musique de Philippe « Zdar » et Hubert « Boom Bass » résonner encore longtemps!

Dreems : un retour aux sources jouissif

Soyons clairs, l’avant-dernier album de Cassius, malgré de bonnes critiques, n’avait pas connu un franc succès!  Ibifornia  était sans doute trop ambitieux, trop expérimental. Pour ma part, j’ai aimé cet album, même si très différent des anciennes productions du duo. Faisant appel à pléthore d’invité(e)s (Pharell Williams, Cat Power, M…) cet opus lorgnait clairement vers la pop tout en se voulant un hommage à l’île d’Ibiza et à la Californie. Il aura finalement fallu moins de deux ans à Cassius pour revenir avec Dreems. Certains morceaux sont sortis chez Ed Bangers Records courant 2017/2018 (Fame , W18) et ils préfiguraient une approche très différente de celle choisie pour Ibifornia.

cassius-dreems cover
La pochette de Dreems!

Ce nouvel album commence par Summer, ça sent effectivement l’été sur ce titre tendance atmo, on se prend à rêvasser… Et paf : le titre coupe en pleine montée, pour laisser la place à Nothing About You. Première surprise de Dreems, l’enchainement des morceaux est volontairement réduit à sa plus simple expression, l’auditeur a l’impression d’être dans un club devant les DJ. L’album s’écoute d’une traite, du moins c’est ce que j’ai fait sur mes premières écoutes! Cette spontanéité sera le fil rouge de tout l’album, on ressent un réel besoin de revenir aux sources de la House et de l’Acid, à travers un mix fait pour faire bouger votre popotin en club.

Nothing About You est un morceau spécial « chilling » : chaise longue, cocktail, soleil, piscine et jolies filles! Jolis mecs si vous préférez! Sur ce titre vous aurez la surprise d’entendre la voix de John Gourley, le chanteur du groupe Portugal The Man.

Suivent Vedra et Fame, deux titres qui fonctionnent très bien ensemble. Le premier étant une sorte de longue introduction au second. Fame part au quart de tour sur une rythmique beaucoup plus soutenue. C’est sans doute un de mes titres préférés sur Dreems, une forme de synthèse quasi parfaite de ce que j’apprécie chez Cassius : groovy, entrainant, dansant, fun…

Don’t Let Me Be (en featuring avec la chanteuse Owlle) : ce  titre est calibré pour être un sacré tube sur les dancefloors! C’est simple, méchamment efficace, on mesure ici la différence avec les titres peut être plus alambiqués de Ibifornia. Le clip est canon au passage, et des objets rigolos sont cachés dans le décor… Un vrai régal!

 

Chuffed est surprenant, alternant les passages rapides, sur une rythmique de piano entêtante, avant d’être interrompu en plein milieu pour repartir de plus belle! Ça va casser des chevilles en boite de nuit! Rock Non Stop pour sa part est un morceau magnifique. Un départ tout en douceur qui va se conclure sur le lancement d’un bon gros beat qui sonne bien House 90’s : j’adore! Si vous voulez comprendre pourquoi les DJ français ont autant la côte, il suffit d’écouter ce titre, vous aurez la réponse, c’est une putain de Masterclass.

Changement radical de style avec Cause Oui! La légende Mike D (membre fondateur des Beastie Boys) est crédité sur ce titre. Évidemment à l’arrivée ça donne un titre avec une forte influence Hip-Hop! Dreems pour sa part peut être considéré comme le morceau central de l’album. On retrouve la chanteuse Owlle, accompagnée de Luke Jenner (The Rapture rien que ça!). Cette chanson, sera pour une superbe conclusion pour traduire ce que représente Cassius dans ma courte vie. Certain(e)s trouveront ça niais : you’re welcome! C’est un super titre, joyeux et sympa, ça prêche l’amour et la vie. Je n’ai rien à rajouter!

Calliope est un morceau assez long, 6 minutes, une boucle qui se développe à l’infini, on se fait proprement aspirer dedans! W18 est un morceau qui plaira forcément aux fans de Cassius (et aux autres aussi), puisqu’il s’agit d’un remontage de leur morceau I’m a Woman présent sur l’excellent album Au Rêve. Un sympathique clin d’oeil à ce précédent opus, et un titre qu’on prend plaisir à redécouvrir avec ce nouveau montage.

Walking In the Sunshine est une nouvelle fois un titre en featuring avec Owlle. Un titre lent et sensuel, ça se savoure tranquillement… Et c’est la fin de Dreems. Cet album est un joli songe de 50 minutes, provoquant un voyage émotionnel et parfois une furieuse envie de bouger ses petits petons. En définitive, Dreems se révèle être un des meilleurs albums de Cassius. Sa sortie aurait du être une grande fête, vous savez quoi? Faisons la quand même! Je pense que Zdar apprécierait.

Pour terminer cette chronique, je vous propose la dernière interview réalisée du vivant de Zdar, 25 minutes d’une grande sincérité, où le duo revient sur ses succès et ses échecs. Une belle image de deux potes inséparables, bosseurs et perfectionnistes, avec une âme de grands gamins. Encore merci à vous les gars, vous avez rendu des milliers de personnes heureuses!

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