Si vous lisez régulièrement la presse musicale, un nom revient depuis quelques semaines, celui de Brace! Brace!. Ne vous fiez pas à mon titre pitoyable (que j’assume ceci étant), derrière ce terme hérité du monde de l’aviation, se cache une petite pépite musicale dont on a le secret chez Howlin Banana Records! Ce premier album est sorti le 12 octobre dernier, mais comme à mon habitude, en bon procrastinateur professionnel, il m’a fallu un peu de temps avant de réussir à vous proposer une chronique à peu près lisible et compréhensible de ce superbe album.
OK, je viens de perdre toute objectivité, et sans doute toute crédibilité : et alors? Pour une première tentative, les petits gars de Brace! Brace! mettent la barre très haute, j’irai même jusqu’à vous dire qu’il s’agit sans doute de l’un des meilleurs albums que j’ai écoutés cette année. Bon, c’est bien beau de dire çà, mais il va falloir que je me justifie maintenant. Des mélodies auxquelles on accroche tout de suite, des lyrics qui viennent se poser naturellement, un enchainement de morceaux qui se fait aussi bien que les frites avec un kebab : les mecs sont diablement bons.
Le groupe (des lyonnais montés sur Paris) est composé de : Thibault Picot, Antoine Barbier, Simon Lapillonne et Cyril Angleys. Après deux EP remarqués et une tournée dans les salles françaises, ils décident de passer à la vitesse supérieure en attaquant la sortie d’un premier album.
Le morceau Underground tiré du premier EP du groupe, Controlled Weirdness
Le quatuor prend la route du Jura et s’enferme dans un chalet (vendu comme ça, ça fait un peu film d’horreur) pour y organiser l’enregistrement du l’album. Après seulement dix jours de boulot, le premier album est né! J’indique « seulement dix jours » car en comparaison avec d’autres productions, les gus de Brace! Brace! nous propose un TRÈS bon rapport qualité/prix! Interrogés par France Culture, voici comment Thibault et Cyril justifient leurs méfaits :
On n’a pas d’autre ambition que de faire de la pop, au sens où on l’entend nous : aller chercher de nouvelles nuances mélodiques. C’est ça qui nous habite quand on écrit un morceau.
Banco les gars! C’est effectivement là qu’est l’âme du groupe. On s’éloigne réellement du rock garage (les mecs, je n’ai rien contre vous!) pour s’inscrire dans une pop mélodique, capable de faire du 4X4 sur des terrains plus expérimentaux.
L’album commence sur Station Walls, un titre très agréable, qui nous met d’emblée de bonne humeur, puis I’m a Jelly (écoutez le lien ci dessus), une sympathique ballade, aux faux airs de Mac Demarco…Club Dorothée, morceau super cool (rien que le titre donne le sourire) très proche de Deerhunter, groupe que j’ai découverts récemment grâce à la programmation du Stereolux de Nantes. Mon morceau favori restant cependant Whales! Un titre énergique, sous influence « brit pop » (du moins je suppose).
C’est amusant, à écrire cet article, je me rends compte que je compare Brace! Brace! avec d’autres formations, que la plupart des canards que je consulte ont aussi cités. N’allez pas croire que je suis un fin critique musical, bien loin de moi cette idée, je pense plutôt que cet album vient naturellement se placer au même rang que ces homologues et contemporains anglo saxons, à l’instar d’un Bootchy Temple que j’ai chroniqué il y a quelques jours. Brace! Brace! nous offre une pop de très bonne facture. Une nouvelle preuve, si on en avait encore besoin, de la qualité et de la créativité des formations hexagonales. N’allez cependant pas croire que je suis un mec chauvin, j’ai juste du bol de recevoir d’aussi bonnes sorties dans ma boite mail!
Mention spéciale aux titres Casual Fanciness et Ominous Man qui clôturent cet opus! Cet album s’écoute d’une seule traite, le silence suivant les dernières notes nous ramenant péniblement à la réalité. J’ai passé une bonne heure d’écoute dans mon canapé, et même mon chat, qui a l’oreille difficile, a visiblement apprécié l’expérience! Je réécoute régulièrement l’album et pour l’instant je ne m’en lasse pas, ça sera définitivement une de mes bandes sons de la fin de l’année 2018.
écoutez Brace! Brace! La vie vous semblera bien plus cool et l’actualité moins merdique