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Bowie: Metrobolist, l’album culte, fête ses 50 ans en V.O

Bowie: Metrobolist, l’album culte, fête ses 50 ans en V.O

Le 4 Novembre 1970 sortait l’album de David Bowie The Man Who Sold The World, sur le label Mercury. Ce 6 Novembre 2020, pour fêter les 50 ans de cet album culte, Parlophone le réédite mais avec le titre et la pochette voulus, à l’origine, par Bowie. Le titre Metrobolist et la pochette ouvrante vont ainsi ravir les amateurs de Bowie, d’autant que l’album bénéficie d’un remixage du producteur exigeant Tony Visconti.

Metrobolist rebaptisé et revu par Mercury Records puis R.C.A!

Bowie Metrobolist version 1970 et 2020
Bowie Metrobolist version 1970 et 2020

David Bowie avait choisi pour son troisième album le titre de Metrobolist, clin d’oeil au film de Fritz Lang Metropolis, sorti en 1927. C’est le label Mercury Records, aux Etats-Unis, qui, sans l’accord de Bowie, a choisi de le rebaptiser The Man Who Sold The World, du nom de l’avant dernier titre. Mercury a aussi décidé de saborder une grande partie du concept original voulu par Bowie. Une pochette double, ouvrante intégrait l’artwork de Mike Weller et des montages photos de Keith McMillan. La censure et la décision de Mercury de réduire l’album à une pochette simple a, jusqu’à aujourd’hui, privé les puristes de la version originale.

L’album The Man Who Sold The World paraît 5 mois plus tard, en Avril 1971, au Royaume Uni, avec la fameuse pochette montrant Bowie en robe de femme. Lors de la réédition en Novembre 1972, aux E-U, cette pochette anglaise fait controverse et le label R.C.A en choisit une troisième. Celle, en noir et blanc, de Bowie avec sa guitare, levant la jambe avec légèreté telle une danseuse. L’album est d’ailleurs accompagné du poster de cette photo. A noter qu’en Allemagne, en 1972, c’est l’artwork de Klaus Witt, représentant Bowie ailé, qui est choisi comme pochette! On retrouva cette pochette pour le Picture Disc du RSD(disquaire Day) de 2016.

Metrobolist aka The Man Who Sold The World
Metrobolist aka The Man Who Sold The World

Metrobolist , l’artwork de Mike Weller et le commentaire de Bowie

Une partie de la pochette, sous forme de B.D, a été conçue par Michael John Weller, d’abord dessinateur de comics puis écrivain politique et activiste à partir des années 80. Il a connu Bowie à l’Arts Lab de Bekenham, où Bowie achète un manoir en ruine en 1969. Mike Weller est inspiré par le pop art underground américain et notamment Andy Warhol. Il choisit le style B.D avec un cowboy, inspiré d’une photo publicitaire de John Wayne. Le cowboy fait lui même référence au titre Running Gun Blues.

Des bulles se dégagent du chapeau du cowboy, voulant donner un effet psychédélique (usage de drogues?). Le phylactère, laissé en blanc dans la version de 1970, retrouve aujourd’hui la phrase originale. « Roll up your sleeves and take a look at your arms« -Remonte tes manches et montre tes bras- joue sur l’ambiguité. A l’ambiguité du mot arms -bras ou armes- s’ajoute celle relative à la consommation de drogues. (Traces de piqûres?)

David Bowie, en 2000, nous éclaira sur cette pochette. « Mike Weller avait imaginé cette sorte de pochette en forme de B.D subversive et y introduisit quelques éléments très personnels. L’immeuble, au fond de la B.D, est en fait l’hôpital où mon demi frère (Terry, ndlr) avait été interné. Ainsi, pour moi, cette B.D avait beaucoup de résonance personnelle« . L’hôpital dont parle Bowie est Cane Hill Hospital de Coulsdon, à Croydon, dans la banlieue sud de Londres. Dans le deuxième titre All The Madmen, Bowie s’interroge sur la vie en asile psychiatrique. Vaut-il mieux rester parmi les gens (dits) fous plutôt que périr avec les gens tristes errant libres? Le constat ne manque pas d’humour grinçant: « Je préfère jouer ici avec tous les gens fous, je suis plutôt content car ils sont aussi sains que moi« . Le titre se termine sur l’énigmatique « ouvre le chien » -en français dans le texte.

Metrobolist et les photos de Keith McMillan

Bowie à Haddon hall photo de Keith McMillan
Bowie à Haddon Hall photo de Keith McMillan

A l’intérieur de la pochette ouvrante, on retrouve, les photos réalisées par Keith McMillan, et notamment la fameuse photo de Bowie en robe, choisie pour la version anglaise en 1971. Ces photos ont été réalisées à Haddon Hall, la résidence de Bowie de Septembre 1969 au Printemps 1973. C’est là qu’il vivait avec Mary Angela Barnett-« Angie » (d’où la fameuse chanson hommage des Stones). Bowie l’avait d’ailleurs épousée en mars 1970 pour faire taire les rumeurs relatives à son orientation sexuelle. A Haddon Hall s’installent aussi le couple Visconti, Mick Ronson et le batteur Woodmansey!

On doit à Keith Mc Millan, à cette période, un certain nombre de pochettes de disques notamment pour le label Vertigo. C’est le cas, par ex, pour Colosseum, pour les deux premiers Black Sabbath.

McMillan étant décédé depuis 2012, Mike Weller a apporté un éclairage à ces photos cultes et notamment à la présence des cartes de Tarot. « Il y a une histoire cachée dans les cartes à jouer éparpillées sur le tapis. David a jeté un jeu de 52 cartes en l’air comme s’il jetait les runes ; Mais il les jette dans une pause significative d’après les divinations du Tarot des années 60 comme celle de I Ching. Il lance les runes en utilisant un pack de 4 costumes et des revirements de tenues, ainsi que la carte du tribunal du futur, de la main droite à la main gauche. cela signifiait une nouvelle décennie et une nouvelle ère culturelle« .

Bowie à Haddon Hall en Avril 1971
Bowie à Haddon Hall en Avril 1971

Metrobolist, Mick Ronson et Tony Visconti

L’album Metrobolist a été enregistré entre le 18 Avril et le 22 Mai 1970, aux studios Trident et Advision de Londres. Si les paroles sont signées de Bowie, les compositions sont, la plupart, de Tony Visconti et Mick Ronson, souvent à partir d’ébauches musicales de Bowie. C’est d’ailleurs toujours Bowie qui finalisait les titres. C’est le premier album avec le guitariste Mick Ronson. Celui ci collabora aux albums de Bowie jusqu’en 1973 avec l’album Pin Ups.

Tony Visconti jouait de la basse et un peu de guitare et de piano aussi sur certains titres. Il fut surtout, dès l’album éponyme précédent, rebaptisé Space Oddity ( voir article), le producteur mythique de David Bowie. Il était encore là pour Blackstar, l’ultime chef d’œuvre de Bowie. Tony Viconti, 76 ans aujourd’hui, a remixé la quasi totalité de l’album pour cette sortie anniversaire. Seule exception, le titre After All, remixé déjà en 2015, et considéré par le maître comme « parfait« .

Dans une interview à la radio belge Classic 21, Tony Visconti évoquait, en 2007, la vie à Haddon Hall (à Beckenham). Cette vie en « communauté » a « favorisé un feeling de groupe » perceptible dans l’album. Après avoir répété beaucoup dans la cave de Haddon Hall, le groupe était déjà bien prêt pour rejoindre les studios. Cet album de Bowie est l’un de ses 2 préférés, ajoutait aussi, à l’époque, l’ami producteur.

Metrobolist, en V.O…presque parfaite!

Metrobolist pochette intérieure ouvrante
Metrobolist pochette intérieure ouvrante

Le projet initial de Bowie était bien, hormis le titre Metrobolist, d’utiliser le dessin principal de Weller comme pochette avant. A l’intérieur de la pochette ouvrante, le montage photo de McMillan et un autre dessin de Weller devaient figurer. Un dernier dessin de Weller figurait sur la pochette arrière (en 1970 comme aujourd’hui, avec les lyrics). Finalement, le label Mercury avait refusé les photos de Bowie en robe, le texte du phylactère jugé tendancieux, et le titre de l’album ! L’album se retrouvait en pochette simple et singulièrement tronqué, en ayant changé de titre. Seul bémol et ombre aujourd’hui, Parlophone a cru bon de rajouter « Nine Songs by David Bowie« , ayant sans doute eu peur de moins bien vendre cette réédition sans cette mention. Dommage pour les puristes!

Pochette arrière version 1970 Mercury Records
Pochette arrière version 1970 Mercury Records. On retrouve Oh By Bingo chanté en choeurs dans le titre After All

A noter que cette réédition en cd et vinyle comporte aussi une autre originalité. La version vinyle, distribuée -soit disant- de façon aléatoire, comporte 1970 vinyles blancs(numérotés 1à 1970), 50 vinyles dorés(1971 à 2020). Les moins chanceux, comme moi, ont hérité de la version Black!

La superbe reprise de Nirvana en Novembre 1993, 5 mois avant la mort de Kurt Cobain

https://www.rtbf.be/classic21/article/detail_les-50-ans-de-the-man-who-sold-the-world-de-david-bowie?id=10623787

2 thoughts on “Bowie: Metrobolist, l’album culte, fête ses 50 ans en V.O

  1. Certainement au hazard, j’ai acquis sous leur cellophane un blanc et un doré, dans une grande surface, au fin fond d’une zone industrielle en bord d’autoroute.
    Magic !

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