Ben Whiting : une invitation au voyage!

A l’occasion des Escales de Saint Nazaire 2018, parmi les pépites à découvrir, se trouvait un certain Ben Whiting. Venu tout droit de Melbourne, ce busker dans l’âme, chanteur-compositeur folk (bien qu’il se refuse à qualifier son genre musical) est passé « de la rue à la scène« , même si ses premières amours coulent toujours dans ses veines. C’est avec grand plaisir que Ziggy et moi sommes allés à sa rencontre pour une interview très détendue et très sympa ! Venez donc à la rencontre de ce chanteur rêveur dont la musique invite au voyage.

Weirdsound : Première question, puis-je te demander ton âge ?
Ben Whithing : J’ai 30 ans.
W : Tu as commencé par chanter dans les rues de Melbourne, comme busker ? (Les buskers sont une institution à Melbourne, ce sont des artistes de rue, dont des musiciens et chanteurs)
BW : En fait, j’ai commencé à jouer à 12 ans dans des groupes. Et jusqu’à il y a 5 ans j’ai chanté dans la rue où j’ai rencontré cet univers totalement différent d’un concert sur une scène. Cela a été une sacrée expérience !
W : Que t’a appris l’école de la rue dans ton métier ?
BW : Vraiment beaucoup de choses ! A l’époque où je suis allé chanter dans la rue, je ne savais pas vraiment quelle musique je voulais faire. Chanter dans la rue, de manière libre et sans contrainte, m’a permis d’être juste là simplement et jouer ma propre musique, pour finalement trouver ce que je voulais faire. Dans la rue, les gens ne sont pas là pour toi, donc si tu arrives à capter leur attention, c’est vraiment extra ! Cela m’a vraiment aidé à trouver.
W : J’ai lu que tu chantes encore dans la rue parfois ?
BW : Plus beaucoup maintenant mais oui, il m’arrive de chanter dans la rue encore parfois !
W : C’est un besoin ?
BW : Oui tout à fait ! J’ai beau chanter sur des scènes, de temps en temps il faut que j’y retourne. En période hors tournée/concerts, il faut que j’y aille aussi !
Ben Whiting interprète Dirty Hands dans les rues de Melbourne
W : Il y a vraiment beaucoup de musiciens dans les rues de Melbourne ?
BW : Absolument ! Il y en a d’excellents, des moins bons. C’est un mélange de toutes les musiques, et c’est la plus humble des façons de commencer à chanter.
W : Qui de Melbourne ou de Sydney est le plus à la pointe musicalement ?
BW : Je dirais Melbourne, même si beaucoup d’Australiens ne seront pas d’accord avec moi. Mais Melbourne est un réel mélange ! Tu trouves du reggae, du hip hop, du rock, du punk, du folk, etc. De ces rencontres naissent des expériences super intéressantes. Mon batteur est colombien, mon violoniste est russe, je les ai rencontrés à des concerts. Les artistes venus d’ailleurs amènent différentes influences musicales. A Melbourne on est très : « Oh, essayons cela ! » Sydney n’est pas dans cet état d’esprit, et n’est pas aussi riche de ces diversités.
W : Tu as déjà commencé à répondre à la question, mais je voudrais te demander la différence qui existe pour toi, entre chanter dans la rue et chanter pour un public venu tout spécialement pour toi?
BW : Ce sont deux choses totalement différentes ! Comme je te le disais, dans la rue, personne n’est là pour t’écouter. Nous on joue simplement, et c’est vraiment magique si tu arrives à capter des gens sur le chemin du travail ou de leur pause déjeuner. Quand j’ai leur attention, c’est génial parce que c’est pour cela que je joue ma musique. Après, chanter sur une scène comme ici, avec un public, c’est haaaaaa… magique ! C’est bon et j’adore ça !
W : Quand j’entend ta musique, je t’imagine lorsque tu étais collégien ou lycéen en cours, le regard perdu par-delà la fenêtre, et les pensées bien loin de la salle de classe. Je me trompe ?
BW : (Grand sourire) Exactement ! Je n’étais pas vraiment fait pour l’école, je regardais par la fenêtre et je rêvais être en train de jouer de la musique. J’ai commencé à jouer jeune, je donnais des concerts et je tournais déjà lorsque j’étais au lycée. Parce que je savais ce que j’avais envie de faire !
W : Quels artistes écoutais-tu à l’époque ?
BW : J’ai grandi en écoutant du punk-rock américain, j’ai même joué dans un groupe punk rock avec des grosses guitares. J’ai donc écouté ce genre de sons. J’ai aussi beaucoup écouté Sting, Bob Marley qui a influencé toute ma famille et qui est un Dieu pour moi, beaucoup de reggae. En grandissant, j’ai élargi mon univers, et je ne me suis jamais cantonné à un seul style. Ce qui ne m’a pas simplifié les choses pour choisir mon propre style musical ! (rire)
Ben Whiting interprète Wildflowers
W : Quels sont les principaux sujets que tu abordes dans tes textes ?
BW : J’écris beaucoup sur l’évasion, car pour moi, poser une musique sur un disque, c’est faire un voyage dans le temps. Ça te ramène à un autre temps, un autre endroit… J’écris aussi beaucoup sur la nostalgie, sur le sujet délicat de l’amour profond, des choses personnelles ou que j’observe.
W : Quelle est la chanson que tu as écrite dont tu es le plus fier ?
BW : (Rire) Ça change chaque semaine ! Chaque fois que j’écris une nouvelle chanson, je pense que c’est de mieux en mieux. Mais en ce moment, j’aime bien Dirty Hands (tirée de l’EP : Private Island). C’est très sympa de la jouer sur scène et j’éprouve un sentiment très particulier pour cette chanson !
Dirty Hands, tiré de l’EP Private Islands, live
W : Ton style musical, Indi Folk ? Rock alternatif ? Tu as le droit de me dire que tu t’en moques !
BW : (Hésitations) Bien… Je m’en moque en fait. Tu me poses la question et je me sens mal de ne pas pouvoir y répondre… Mais il faut que les gens viennent écouter, et quelque soit le genre qu’ils attribueront à ma musique, alors ma musique le sera et cela me va bien ainsi.
W : Tu as une super voix… Avec les filles, pas besoin de sortir la guitare pour les charmer ? Tu te mets à chanter et le charme opère ?
BW : (rires) Oh, je suis un homme marié !
W : Ah ok, disons quand tu étais lycéen alors ?
BW : Ah quand j’étais jeune oui, c’était un petit tour sympa… (grand sourire)
W : J’en suis sûr ! J’ai lu que tu as travaillé avec Marlon Williams. Je vais le voir en concert car il vient à Nantes en novembre prochain. Comment est-il ?
BW : Oh, il a une voix de malade ! Quand il se met à chanter, tu as l’impression de faire un voyage dans le temps et d’être revenu dans les années 50 !
W : Si tu le rencontres d’ici là, parle lui de Weirdsound et dis-lui que j’aimerais bien l’interviewer !
BW : (Rires) Ok ça marche !

W : Puis-je te demander si tu vis de ta musique ?
BW : Oui c’est le cas. Ça a été dur, mais j’ai dû à un moment donné faire le choix d’embrasser cette carrière, ou ne pas l’embrasser. J’ai beaucoup donné ces cinq dernières années, ce qui m’a amené par exemple à être ici !
W : Comment t’imagines-tu dans 10 ans ?
BW : Je veux simplement faire de la musique, jouer avec mon cœur, voyager, rencontrer des gens. Donc juste continuer à faire les mêmes choses, avec peut être un peu moins de stress, ce serait sympa !
W : Tu es de Melbourne, ville invitée du Festival les escales. Je te demande donc de me vendre un voyage en Australie, et de m’expliquer pourquoi je dois absolument passer par Melbourne !
BW : Question piège ! Bon, première raison : la cuisine ! Nous avons d’excellents restaurants à Melbourne, et il faut se méfier car il est très facile d’y dépenser beaucoup ! Si tu veux sortir un peu de la ville, il y a Great Ocean Road (Route touristique qui part de Melbourne, longue de plus de 240 km), tu verras des endroits magiques et des plages de rêves ! Donc la cuisine, et la plage !
W : Dernière question, ai-je oublié de te poser une question qui permettrait de mieux te connaitre ?
BW : C’est une bonne question… Je ne sais pas (rires)
W : Eh bien merci Ben !
BW : Merci à vous !

Suite à l’interview, Ben m’offrira son EP : Private Island, qu’il me dédicacera !
Liens:
https://www.benwhitingmusic.com/
https://fr-fr.facebook.com/benwhitingsongs/
https://benwhiting.bandcamp.com/