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Ariana Vafadari: Anahita ou la quête de la vie

Ariana Vafadari: Anahita ou la quête de la vie

Ariana Vafadari, la chanteuse franco-iranienne vient de sortir, en cette fin Juin, son deuxième album, Anahita, sur le label Quart de Lune. Son premier album, Gathas, en 2016, sous-titré les chants que mon père m’a enseignés, contenait les prières du Zoroastrisme et honorait déjà la religion de la Perse antique. Ariana Vafadari nous replonge, avec Anahita, dans l’atmosphère apaisée de la spiritualité persanne pour une enchantement musical où la quête de la vie est le guide.

Anahita, la quête de la fécondité et de l’eau

Pour mieux faire connaissance avec Ariana Vafadari et Anahita

Ariana Vafadari a été, dès son enfance, bercée et imprégnée par la poésie et la philosophie de Zarathoustra que lui transmettait son père. Elle avait à coeur de faire ressurgir ces paroles pluri millénaires de « L’Avesta« , ensemble contenant les textes sacrés de la religion mazdéenne: on retrouve d’ailleurs ces paroles dans 3 des 10 titres de l’album et ils en constituent le coeur. Ces textes, empreints de sagesse et de spritualité, témoignent d’une profonde confiance dans la bonté naturelle de l’Homme.

Anahita est la déesse iranienne des eaux, de la fécondité, de la sagesse, source des rivières contribuant à la croissance des peuples. Elle est aussi celle qui guérit, initie à la sagesse mais son culte a été délaissé et son visage oublié. Les conséquences en furent catastrophiques: retrait progressif de l’eau des rivières, des sources souterraines et augmentation de la sécheresse, transformant les paysages verdoyants et fertiles en une terre stérile.

Le rêve d’Anahita, premier titre de l’album

La magie mystique opère tout au long de l’album

Le premier et déjà magique titre de l’album nous fait partager le rêve d’Anahita : une jeune femme qui porte le nom de la déesse rêve du temps où son village était vert . Elle fait le constat, dès le second morceau, L’arbre, d’une double désolation: son ventre est stérile comme les arbres desséchés du village. Après un échange mystique avec la déesse, Anahita va se lancer à la recherche de l’eau d’immortalité avant de trouver l’Amour.

Ainsi, dans les trois morceaux (5,6,7) au coeur de l’album et extraits des chapitres de l’Avesta, on passe de la prière à la déesse à l’incarnation de celle ci dans la jeune fille. Celle ci, apaisée, va alors entamer son cheminement vers la source sacrée aux confins du désert.

L’album se clôt sur Le Chant de L’eau, poème du mystique persan Rumi. Celui ci, au 13ème siècle, influença profondément le soufisme. Ce poème est une louange à l’Amour, source de vie…comme l’eau. La double quête vitale s’achève sur ce dernier très beau titre.

Au coeur de l’album Anahita, Incantation, un des trois extraits de l’Avesta

Anahita, une création à la croisée d’influences musicales

Ariana Vafadari a été formée au chant classique et est diplomée du conservatoire de Paris. Pour cette création musicale, la mezzo soprano a collaboré avec une autre franco iranienne, Leili Anvar. Leili Anvar est une spécialiste et traductrice de la littérature persane. Ariana Vafadari a composé la musique de Anahita et Leili Anvar a imaginé l’histoire et écrit les textes. Subsistent les extraits précités de l’Avesta et le poème de Rumi.

La composition de ce nouvel opus comporte des analogies avec la conception du premier album. Ariana Vafadari a composé chaque morceau de Anahita à partir, cette fois ci, des maqâms, système de gammes orientales; en découle une musique qui, comme sur Gathas, vibre en permanence entre ses fondements mystiques orientaux et son penchant lyrique occidental. Ariana Vafadari dit d’ailleurs qu’elle a essayé de trouver un langage commun entre la musique classique occidentale et orientale.

Ses musiciens peuvent repousser les frontières musicales pour aboutir à un album inclassable. Ils viennent, en effet, d’horizons et de culture musicale différents.

Tchak Tchak, l’arrivée à la source sacrée…L’eau est là!

Ainsi, on retrouve deux des musiciens déjà présents sur Gathas. Julien Carton est au piano et aux arrangements. Le percussionniste iranien Habib Meftah Boushehri est présent sur le titre Tchak Tchak. Le marocain, oudiste, Driss El Maloumi, musicien découvert par Ariana Vafadari grace à Armand Amar, contribue à sublimer les morceaux. La contre bassiste Leïla Soldevila nous montre aussi tout son talent.

Cette création musicale est produite par Ariana Vafadari et Vincent Joinville. Elle a été jouée à Paris, au musée du quai Branly, (voir le 1er extrait video de cet article) quelques jours avant le début du confinement, avec la participation de Fanny Ardant. Anahita est un concept album, intemporel, qui doit vous séduire. Espérons qu’Ariana Vafadari vienne jouer, en Province, cette superbe création.

https://www.arianavafadari.com/

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