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Night Beats: rencontre avec le groupe rock américain

Night Beats: rencontre avec le groupe rock américain


Night Beats a sorti un 4ème album , Myth of a man, en début d’année 2019, distribué par PIAS (dont comme The Warlocks, le groupe ne joua pas un seul titre ce soir!) Avec leur venue au festival Levitation, à Angers, fin Septembre 2019, c’était l’occasion de rencontrer le groupe américain, classé rock psyché garage mais fortement aussi marqué par le blues et la soul. Nous avons pu faire un vaste tour d’horizon , pas seulement musical, avec son frontman chanteur guitariste Danny « Lee Blackwell » Rajan Billingsley.

Weirdsound : Nous avons rencontré vos amis de Go!Zilla au Festival Levitation édition 2018. Luca Landi nous a expliqué avoir voulu créer un groupe après vous avoir vu en concert à Seattle.

NB : Oh cool ! C’est un honneur… Ils ont fait des trucs vraiment très sympas, et ils travaillent beaucoup ! Ils sont rock’n’roll…

Les débuts et influences…

W : Tu as quitté (Nous nous adressons à Danny Lee Blackwell) le Texas en 2008 pour aller étudier à Seattle. Est-ce que tu avais un intérêt particulier pour la musique de Seattle ?

NB : Oui, tu sais j’ai grandi avec Nirvana et les coups de soleil. J’aimais cette musique, sans vouloir forcément faire ce genre musical. Je l’aimais enfant et adolescent. Quincy Jones était de Seattle, Jimmy Hendrix aussi, cela m’a donc semblé être une très bonne option d’y aller. Je ne me sentais trop coupable, vis-à-vis du blues qui est quelque chose de très… texan. Oui, Seattle était un choix très judicieux/intéressant. Cela revenait également à lancer les dés, pour voir ce qui se passerait par la suite.

W : Quel style de musique voulais-tu jouer au départ ?

NB : Huuuummm… (Il cherche…) J’imagine, la musique que je fais maintenant en fait?! Pour être honnête, je n’avais pas réellement de plan ! Je voulais simplement jouer de la musique, et faire du Rock’n’roll en incluant Rythm’n blues, Soul, Soul classique, et le cœur du Rock’n’roll, comme Buddy Holly, Sam Cooke avec Night Beat.

W : C’est d’ailleurs ce titre d’album de 1963 qui a été donné comme nom à ton groupe ? (en 2009, ndlr)

NB : Oui tout à fait.

NB : Je ne sais pas s’il y a un son spécifique que je voulais faire, mais toujours est-il que lorsque j’ai réellement été épris de l’idée d’être dans un groupe dont je serais le frontman, j’écoutais énormément 13th Floor Elevator. (groupe originaire d’Austin, dès 1965,ndlr)

W : As-tu d’autres influences ?

NB : Oui bien sûr ! Par où commencer ? 13th Floor Elevator dont on vient de parler, James Brown, Sam Cooke, Little Richard, Buddy Holly, Johnny Cash… Beaucoup d’autres, et ce pourrait être toute une discussion. Lister les noms est une chose, mais je pense que tout a un impact sur tout… Je pourrais donc écouter des disques de Donna Summer. J’ai également une part d’influence de Wanda Jackson, de Tanya Tucker, Johnny Paycheck et Willie Nelson… Tu vois, où s’arrête la liste ? C’est impossible de s’arrêter de donner des noms. Les influences, elles se construisent au fil du temps… Ah, il y a également Son House (Bluesman mort en 1988, ndlr) qui a été très important quand j’étais môme ! J’étais obsédé alors par le blues.

W : Je peux te demander ton âge ?

NB : Je viens juste d’avoir 30 ans.

W : Quand as-tu quitté Seattle ? Car après tu es retourné au Texas ?

NB : Oui effectivement, je suis retourné au Texas. Je ne suis resté à Seattle que deux ans. J’ai étudié la religion à l’Université. Mais j’ai dû arrêter et je n’ai donc pas terminé le cursus. Je n’étais jamais là car je tournais tout le temps ; j’étais dans d’autres Etats, d’autres pays. Donc en réalité je n’ai pas passé tant de temps à Seattle. Disons que ça a été une base, une rampe de lancement, où j’ai pu tester des musiciens, des groupes, et me poser la question : bon qu’est-ce que je fais maintenant de tout ça ? Et je me suis posé la question autour du concept « d’être suivi ». C’est une pure connerie à mon sens ; personne ne va t’attendre ! Certains groupes attirent toutes les attentions, tant mieux pour eux. Mais pour moi ce n’est pas là le but. Le but est de libérer ce qui est en toi, d’aller partout où tu peux, pendant que tu le peux. Donc tu vois, je n’étais pas vraiment là (à Seattle), j’étais partout… Je voulais juste jouer, sortir, voir des choses, répandre ma version weird de la soul music partout dans le monde. Et par chance, des gens ont écouté, aimé, c’est pourquoi je suis là aujourd’hui.

No Cops de l’album de 2016 fut le titre ouvrant le set de Night Beats à Levitation 2019

W : Comment as-tu rencontré les autres membres du groupe ?

Nb : Les membres actuels du line up sont de Los Angeles, ce sont de très bons amis, des frères. Tu sais, ce qui doit s’assembler s’assemble à un moment.

W : Tu as rapidement noué contact avec The Reverberation Appreciation Society qui organise les Festivals Levitation.

NB : Oui, à Austin c’est le Austin Psych Fest. J’ai un tatouage pour le prouver ! (Il essaie de nous le montrer sans succès). Bon, je porte des boots donc ça va être difficile de vous le montrer ! (rires)

W : Ils (The Reverberation Appreciation Society) vous ont aidé à produire votre premier single ?

NB : Non, ils l’ont sorti, mais cela n’a pas impacté le son du disque. C’est ma bande et moi qui l’avons produit.

W : Puisque tu as parlé de tatouages, puis-je te demander la signification que tu donnes au chiffre 1947 tatoué sur ton poing ?

NB : Oui bien sûr ! C’est l’année de naissance de ma mère. C’est également l’année où l’Inde a obtenu son indépendance vis-à-vis de la Grande Bretagne, or je suis moitié Indien. C’est un peu un rappel. Et puis ma mère est décédée alors que j’étais jeune, donc c’est là encore un rappel.

W : Est-ce la ou une des raisons pour laquelle ou lesquelles tu as voulu étudier les religions ?

NB : Je ne sais pas… Mais la religion est vraiment quelque chose qui m’intéresse. C’est un mélange de plein de choses : sociologie, éthique, histoire, philosophie. Cela me plaisait et m’a donné une raison d’étudier…

W : Après 2014, Tarek Wegner à la basse est parti, puis en 2016 James Traeger (Batterie) est parti également. Que s’est-il passé ?

NB : C’est un sujet « off the record »… (Nous n’insisterons pas!)

LA MUSIQUE DE NIGHT BEATS AUJOURD’HUI

https://www.youtube.com/watch?v=GnimOuK5CHg
Avec notamment One Thing et Cold Cold Heart du dernier album Myth of A man

W : Ok… Aujourd’hui, comment se passe la composition/création ? Qui fait quoi ?

NB : C’est moi qui écris et compose. Même si notre dernier disque comporte beaucoup de collaborations, et donc d’impacts par les influences des différentes personnes présentes. Mais ce dernier disque est plus une expérimentation. Cela étant, je essaie de ne pas être un dictateur, ni de tout contrôler ! J’essaie d’être ouvert, à tout type d’environnement…

W : Dans votre dernier album, vous avez fait appel à Dan Auerbach. C’était important pour vous ?

NB : Je connaissais sa musique et nos deux univers ont de multiples accointances. J’ai donc pensé que ce serait assez intéressant. J’aime beaucoup Nashville aussi. C’était donc une opportunité d’y aller ! Dan est une bonne personne, et c’est assez amusant de travailler avec lui. Il a vraiment un style et une présence. A la fin de la première journée, je sentais vraiment le truc, et je me suis dit qu’on verrait bien ce qu’il ressortirait de tout cela. Il y avait aussi tous ces musiciens là-bas, des mecs qui ont joué avec Johnny Cash, Elvis Presley, Bill Withers… Ces gars-là avaient joué avec tous mes héros ! Tu vois on est de retour à ta question sur les influences…

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W : Penses-tu que ton dernier album est plus…. Soul ?

NB : Non

W : Non ?

NB : Haha ! C’est une question oui ou non, donc du coup… Bon, la musique est un concept très malléable…

W : En fait la question était plutôt : ton dernier album sonne parfois plus Soul. Était-ce le plan ? Manifestement non!?

NB : Non en effet ça n’était pas le plan. Des chanteurs en backup, des violons et un cor ne suffisent pas à définir la soul. Les belles choses comme la soul n’ont pas vraiment de définition… Et en même temps tu peux trouver de la soul dans un beat de batterie, dans n’importe quoi… Elle ne nécessite pas une qualité opéra, c’est juste quelque chose qui vient du cœur ! C’est ça la soul. Il ne faut pas trop définir les choses parfois, car tu en perds l’essence même, et le sens. La Soul est indéfinissable, tu ne peux pas mettre le doigt dessus… C’est ça, ce qui fait la soul, à mon avis…

W : Vous enregistrez sur du matériel Vintage, comme vos amis de The Mistery Lights?

NB : Oui, pour le disque Sonic Bloom par exemple, l’un de mes disques préférés. Mike Brandon des Mystery Lights est vraiment l’un de mes très bons amis. Ils vont venir dans le coin bientôt je crois ?

W : Oui, ils seront par exemple à Nantes. Reste un peu et tu pourras les voir! (Je ne les ai pas vus malheureusement, faisant le choix de The Slow Show à Paris le même soir, le 12 Octobre)

NB : Ce serait cool…!

https://www.youtube.com/watch?v=sVYvlasyeK8
Voodoo Child Live in Stockholm 1969: Hendrix un Dieu pour Danny Lee Blackwell

W : Parfois on peut penser à The Last Shadow Puppets, à Hendrix ( j’évoque le titre « Stand with me » dans le dernier album) ou à Arctic Monkeys. Ils font partie des groupes/musiciens que tu apprécies ?

NB : J’adore The Last Shadow Puppets ! Je ne déteste pas Arctic Monkeys. Quant à Hendrix, pas moyen de le toucher du bout du petit doigt ! C’est « injuste » de parler de lui ; il n’est pas fait de chair et de sang, il est différent, à un autre niveau. C’est un Alien ! Comment dire ? Celui qui essaie de jouer comme lui est un trou du cul ! Ce lui qui essaie de s’imaginer une seule seconde qu’il peut toucher à ce que Hendrix a fait est à enfermer ! Je ne pourrais même pas simplement commencer à tenter de jouer comme ce type ! J’ai essayé de jouer ses morceaux. Mais jamais de ma vie je ne m’autoriserai à faire une quelconque comparaison…

W : Sur ta chanson Footprints, tu as une voix de crooner.

NB : Merci ! Je le prends comme un compliment ! C’est comme ça que je chante sous la douche. Hahaha!

W : C’est ma chanson préférée du dernier album.

NB : Merci ! J’aime beaucoup les arrangements violon sur cette chanson…

La partie politique de l’ITV: Trump, le « clown ».

W: Dernière question… plus politique: Il y a un mois j’ai vu Patti Smith en concert (au Festival Check in Party à Guéret) évoquer son » fucking President », puis Deerhunter commencer le concert avec les excuses de Bradford Cox eu égard à leur Président. Comment réagis tu aujourd’hui face à la stupidité de ce président aveugle, notamment sur la question migratoire ou quant à l’apocalypse climatique qui se prépare ?

NB : Je ne m’excuserai pas pour un idiot qui ne sait pas faire un nœud à ses chaussures. C’est un clown ! La chose très simple que chacun doit comprendre, et que lui-même ne réalise pas, c’est qu’il ne représente en rien ce que nous les Américains, sommes ; je te le dis. Il n’est vraiment pas drôle…  En fait j’adore parler de ça en même temps que je déteste…  Il n’est pas représentatif de notre culture, et il est aussi une personne dont je n’aime pas parler. Je ne veux pas apporter à cet homme une « validation » en parlant de lui. Bientôt il sera parti, et nous serons mieux représentés, à l’international.

W : Tu penses qu’il quittera ses fonctions aux prochaines élections ?

NB : Je ne sais pas, c’est une sacrée foutue situation…

W : En tant qu’artiste, comment peut-on combattre ?

NB : Déjà nous avons la parole, on doit l’utiliser. On ne doit pas être timide, et clairement dire ce que l’on ressent. On doit utiliser ce moyen qui nous est donné. Ce que je peux dire, je le dirai toujours, je ne le tairai pas ! Quant à l’autre, si tu donnes un micro à un singe, que penses-tu qu’il va arriver ? Il va déconner, essayer de se le coller dans le cul ou autre ! (Rires !) Il n’est pas respectueux vis-à-vis des femmes, des autres cultures. Sa manière d’agir et communiquer est totalement offensive, blessante, immature, et clownesque. C’est pourquoi qu’il n’est qu’un p… de clown !

W : Au Texas, beaucoup d’électeurs ont voté pour lui…

NB : Oui… En Californie aussi, dans tout le pays aussi ! Beaucoup ont voté pour lui car ils ne voulaient pas de Hillary. Ce qui est complètement idiot car elle est une personne ultra solide ! Le problème aux USA, est que l’on vote pour la personne avec laquelle on irait bien boire une bière. C’est comme ça que G.W Bush a été élu ; il aime le foot, il aime la bière, ok on vote pour lui. C’est le type avec lequel tu vas te détendre un moment.

W : Il est supposé avoir arrêté de boire !

NB : Lui ? Je ne le crois pas, probablement pas ! Bon je ne suis pas son parrain des alcooliques anonymes non plus! (Rires). Toujours est-il que personne n’aurait envie d’aller boire une bière avec Hillary Clinton. Pourtant, je suis convaincu qu’elle aurait été une très bonne leader, et aurait très bien représenté les Etats-Unis et la diplomatie américaine. Mais voilà, personne ne veut sortir avec elle… C’est là que réside le handicap de notre état d’esprit. On ne pense pas assez en amont. Nous l’avions fait dans le passé, lorsque nous avons élu Jimmy Carter Président ; il gouvernait, il était cet homme d’Atlanta, impressionnant. Mais il s’est fait avoir. (En VO : il s’est bien fait enc…). Ce qui l’a fichu en l’air, c’est la crise des hydrocarbures en 1971, quand il a été élu. Donc pour répondre à ta question, je ne pense pas qu’il lui reste beaucoup de temps (à Trump), et encore une fois, il n’est qu’une pauvre représentation de ce que les américains sont.

W : Merci pour cet entretien et bon concert! (le groupe jouait moins de 2 heures après)

Merci aussi à mon ami et co-équipier de weirdsound, Eyobro, pour son travail de retranscription fidèle!

Un des très beaux titres de l’album Night Beat de Sam Cooke

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