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Nouvelle sortie de Clinic: un album revigorant

Nouvelle sortie de Clinic: un album revigorant

Décidemment, le label Domino (Records) qui a enrichi son catalogue progressivement depuis 25 ans, frappe encore très fort depuis ce début d’année 2019 avec la sortie de très bons albums…Stephen Malkmus, Avey Tare (eh oui, que je n’ai pas pris le temps de chroniquer! ) mais encore Beth Gibbons, Fat White Family (nouveau venu dans le label) ou encore la réédition du 1er Protomartyr. Ce 10 Mai, c’est la sortie du très bel album (le 8ème!) du groupe anglais Clinic.

J’ai découvert Clinic avec le titre « The magician » en 2004 alors que le groupe en était déjà à son 3ème album Winchester Cathedral. Séduction immédiate pour des titres souvent accrocheurs mais relativement courts déjà! Clinic est né à Liverpool en 1997 et après quelques singles, signait en 1999 avec Domino pour sortir son 1er album, International Wrangler en 2000, album qui a fait partie du top 10 de l’année 2000 pour l’incontournable Pitchfork! Rapidement encensé et reconnu, Clinic s’est retrouvé, dans un festival au côté de Scott Walker, puis en tournée avec Radiohead, The Flaming Lips et même Arcade Fire en 2007 . En live, le groupe a souvent utilisé des masques de chirurgien (ambiance Clinic oblige) dont Ade Blackburn, le frontman chanteur guitariste et claviériste a rappelé que « c’était un hommage aux groupes de San Francisco comme Crime ou The Residents: « J’aimais le côté visuel de ce qu’ils faisaient mais j’aimais et voulais quelques chose de plus ridicule ». Cette originalité de Clinic est retrouvée aussi dans différents accoutrements, sur scène et hors scène qui a fait classer parfois le groupe dans la catégorie « Art Punk« !

« Miss You », un des titres de l’album de Clinic , Free Reign, en 2012.

Alors que le groupe avait sorti 7 albums entre 2000 et 2012 (Free Reign, en 2012 a été décliné en 2 versions), Clinic a connu un silence comateux de 7 ans sur lequel Ade Blackburn s’explique: « Nous sortions un album tous les deux ans et étions réglés comme une horloge…Il nous semblait naturel de faire une pause ». Puis il ajoute: « Cela nous a permis à tous de faire des choses assez exentriques, loin de Clinic. Je pense que nous voulions tous un peu de liberté.

Clinic pochette de l’album  Wheeltappers and Shunters de 2019

Le titre de l’album de ce retour, Wheeltappers and Shunters, qui paraît ce 10 Mai (chez Domino) ne déroge pas à l’originalité du groupe post punk psyché expérimental. Il s’inspire directement de l’émission « The Wheeltappers and Shunters Social Club », show de variétés diffusé au R.U par la chaîne Granada entre 1974 et 1977. Le show, animé par Colin Crompton et Bernard Malling recréait l’ambiance enfumée (et très arrosée de bières!) des « Workingmen’s club » créés au milieu du XIXème dans les régions industrielles du Nord et des Midlands, avant de s’étendre. Leur but était de distraire les ouvriers (et pas seulement les cheminots/wheeltappers) mais aussi, au moins à l’origine, de participer à leur éducation et à celle de leur famille. Tables de billard, Bingo, cabaret et musique étaient les distractions principales. A propos du titre de l’album, Ade Blackburn précise: « C’était une blague entre nous pendant des années…Dès que nous parlions d’un titre trop cabaret ou gentillet, nous disions qu’il sonnait comme Wheeltappers and Shunters. L’objectif de l’album n’est cependant ni une célébration ni une critique de la culture de l’époque où Ade Blackburn et Jonathan Hartley (guitariste, claviériste et chanteur) ont grandi. Ade Blackburn, lucide, tient à expliquer, avec une forme de dénonciation: « C’est une vision satirique de la culture britannique, haute comme populaire. Cela me fascine que les gens considèrent les années 70 comme des heures de gloire. Il a été démontré qu’il y avait un côté plus sombre et plus pervers à cette époque; Quand on y repense, c’était clairement présent dans la culture dominante« .

« Laughin cavalier », un de mes titres favoris du nouvel album de Clinic

L’album de 12 titres (on pourrait presque dire 11 si l’on considère « Tiger » comme un interlude) s’ouvre sur « Laughin Cavalier« , un de mes titres préférés: débutant par une cloche (la bell fire du show précité?) et ponctué de rires fous et de riffs de guitare néo-psyché, c’est un régal! « Complex » et « Rubber Bullets », qui suivent , sont dans la même veine post punk . Dans « Rubber Bullets », le Rock &Roll des années 50 est mis à l’honneur. Sur un riff de guitare rockabilly à la Scotty Moore Ade, Blackburn émet des grognements. « Ferryboat of the mind » est un de mes autres titres préférés, très néo psyché avec reverb. « Mirage » commence comme un mirage  musical rock psyché : le groupe s’amuse sur ce titre très fun. « D.I.S.C.I.P.L.E est un titre plus péchu et court où Blackburn épelle les lettres de façon nerveuse . Avec « Flying Fish » on retrouve la marque de fabrique Clinic avec une belle ligne de basse. « Be yourself/year of the sadist nous plonge dans un titre cool sur le plan musical mais au contenu final anxiogène. Il est enchaîné avec « Congratulations » où l’on retrouve un peu de reverb. « Rejoice » commence avec les claviers vintage chers à Clinic mais le rythme s’emballe très vite. Un de mes titres favoris. « New Equations (at the Copacabana) » termine brillamment l’album …voix avec echo sur claviers planants avant une rupture de rythme.

« Rubber Bullets », autre excellent titre de Clinic (album Wheeltappers and Shunters 10 Mai 2019)

Difficile de sortir indemne de ce séjour trop court (moins de 30 minutes) en Clinic. On reconnait toujours la même « patte » musicale même si Clinic voulait aussi faire un album un peu différent: « Nous voulions faire un album fun et adapté aux Dancefloors en ces temps sombres et conservateurs » avoue Blackburn. Si l’album se voulait fun, il évoque tout de même un passé un peu sordide de la Grande Bretagne. La rêverie satirique de Clinic est celle du temps où Blackpool (ville côtière du N.W de L’Angleterre et ville natale de Robert Smith qui a fêté ses 60 ans il y a 2 semaines!) était le haut lieu du tourisme balnéaire des working class mais aussi la capitale du plaisir . Pour oublier, un temps, les dures conditions ouvrières, on tentait de se divertir avec les cirques, les fêtes foraines ambulantes et les fêtes ringardes sur les jetées autour des stands de fish & chips.

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One thought on “Nouvelle sortie de Clinic: un album revigorant

  1. Je me souviens d’avoir vu Clinic en première partie d’Arcade Fire au forest National à Bruxelles en 2007, pas un grand souvenir, mais le 2ème groupe White Lies (et oui 2 premières parties) sonnait drôlement bien! C’est d’ailleurs lors de ce concert que j’ai transmis 2 de mes 45tours, qu’ils m’ont renvoyé par la poste ?

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