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L.U.H: un 2ème album de révolte brute et romantique

L.U.H: un 2ème album de révolte brute et romantique

Aujourd’hui, une semaine après la version cd, sort le vinyle du 2ème album « Love hates what you become » de Lost Under Heaven formé par l’ex leader de WU LYF. Occasion d’un petit retour en arrière, avant d’évoquer le nouvel album.

En 2011, WU LYF ave Ellery Roberts au chant et claviers.

Formé en 2008 dans la banlieue de Manchester, WU LYF avait sorti un 1er maxi vinyle en 2010 suivi d’un L.P « Go tell fire to the mountain » en 2011, album brillant (je ne l’ai découvert que plus tard!) remarqué pourtant déjà en France par la presse musicale alors que WU LYF était aussi en concert à Rock en Seine en Août 2011. Cependant, à l’automne 2012, Ellery James Roberts, le chanteur et frontman, annonce, dans une lettre ouverte, qu’il quitte définitivement le groupe, alors que ce dernier avait déjà décidé d’une pause. Ellery Roberts, à peine plus de 20 ans, ne semblait plus supporter le poids du succès. Fin 2012, il décidait aussi de s’installer à Amsterdam avec sa compagne, Ebony Hoorn, néerlandaise et étudiante en Arts.

L.U.H un de mes titres préférés du 1er album en 2016

L.U.H (Lost Under Heaven) était donc un duo né comme « un projet pour les amoureux » disait, il y a 3 ans, Ellery Roberts dans une brève ITV aux « Inrocks », avant de continuer: »Ce que j’avais perdu, c’est à dire l’instinct et le réel besoin de faire de la musique, je l’ai retrouvé en voulant chanter l’Amour ». Le duo va préparer longuement son 1er album « Spiritual songs for lovers to sing« , paru en Mai 2016 chez Mute (Distribué par PIAS). J’ai beaucoup aimé l’album (et acheté la version collector 2 vinyles dont un blanc avec cd pour moins de 20 euros…eh oui ça existe messieurs de The Foals!!) et ses 12 titres qui nous faisaient suivre les émotions du couple notamment face à l’aliénation du monde moderne. A l’automne 2016, j’adore aussi la prestation de L.U.H sur la scène de Stereolux/Nantes: la voix mi éraillée, mi rocailleuse de Ellery Roberts apportait une dimension émotionnelle indéniable et contrastait avec une certaine douceur apportée par Ebony Hoorn.

L.U.H au Stereolux Nantes Novembre 2016 photo Benoit weirdsound.net

En 2017, le couple se réinstalle à Manchester (la ville natale d’Ellery Roberts) pour préparer leur nouvel album « Love Hates you become« . Le couple, qui a trouvé un logement dans « Northern Quarter » y a ainsi puisé des expériences diverses: « jonction animée » mais aussi qualifié de « carrefour de désolation » nous dit Ebony Hoorn avant d’ajouter « avoir été frappée par la « culture désespérante de la boisson » et la répétition du « réveil/travail/boisson/dodo »… »Chaque week-end était comme observer un cirque de misère noire à la Dickens ».

Pochette de l’album « Love hates what you become »

La genèse de l’album a commencé cependant dès l’été 2016 à Amsterdam avec « Black sun rising« , titre qui apparaît comme « la pièce centrale » du nouvel album. Le titre, un de mes préférés, a d’abord pris la forme d’un poème en prose et alerte sur le retour du fascisme dans la conscience populaire( le soleil noir rappelant un des symboles nazis).

Entre Patti Smith et Nine Inch Nails

Les autres titres de l’album traitent souvent des frustrations du groupe et de leur génération devant une certaine impuissance à agir face à des menaces de plus en plus nombreuses, qu’elles soient climatiques, politiques ou socio-politiques: ainsi le titre » Bunny’s Blues« , qui met en valeur la voix d’Ebony Hoorn : « You don’t understand me, you don’t understand » est un cri poussé face à l’ignorance arrogante de la société patriarcale. Ebony Hoorn explique: « Je présente un alter ego…le personnage est donc un outil ludique pour expliquer comment la société patriarcale tente de contrôler à la fois les femmes et la nature, sans avoir de réelle compréhension ou de respect pour leur être et leur pouvoir inné ». No comment! dans ce titre souffle un parfum de Patti Smith, artiste qu’affectionne d’ailleurs Ellery Roberts.

Le duo ne s’avoue pas vaincu ou pessimiste pour autant! La preuve? Dans l’avant dernier titre, « Post Millennial tension », Ellery Roberts chante »We need to elevate » et sous entendu..nous pouvons le faire!. Ce titre, très beau, où l’on retrouve beaucoup de piano et, en alternance, la voix d’Ebony Hoorn, est inspiré par l’album « Pre-Millennium Tension » de Tricky fin 1996. Que dire du reste de l’album? Il est bon! j’aime de nombreux titres du 1er « Come », titre péchu, au dernier et magnifique « For the wild » en passant par « Savage Messiah », enregistré quelques heures après leur attérissage aux USA début Juillet 2018 pour enregistrer l’album; Ebony Hoorn se souvient: »Nous avons décidé de briser la glace en plongeant directement dans des prises improvisées ». Il en ressort quelque chose de brut et d’exaltant qui fait du bien avec son piano sautillant et ses riffs de guitare ravageurs. J’aime bien ausssi « Most high », « The breath of light » ou la ballade éponyme « Love Hates what you become », n’en déplaise à quelques esprits chagrins qui vont trouver ces deux derniers titres mièvres…Tant pis, j’assume!

We need to elevate!!

L’album a été enregistré et produit à Los Angeles, sous la houlette de John Congleton (connu pour son travail avec Sigur Ros, ST Vincent, Swans ou Sharon Van Etten!). C’est d’ailleurs John Congleton qui a introduit le batteur de Swans, Thor Harris, pour l’enregistrement de l’album et plus si affinités!

Au final, un très bel album, mélange de révolte brute et apaisante et de romantisme où j’apprécie une fois de plus la voix d’Ellery Roberts au parfum de Bruce Springsteen alors que celle d’Ebony Hoorn (qui assure aussi la basse!)occupe une place de plus en plus grande (une des grandes différences avec le 1er album). Un album qui me rappelle aussi parfois S.C.U.M!

5 titres en live dont 3 du dernier album avec For the Wild à 15’15

Lost Under Heaven sera en concert :

le 18 Février à Paris (Backstage by the Mill)

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