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Cari Cari, Dives et Leyya : la scène indé autrichienne s’invite au Stereolux !

Cari Cari, Dives et Leyya : la scène indé autrichienne s’invite au Stereolux !

C’était bien une soirée 100% Autrichienne que nous a concocté le Stereolux/Nantes en ce 8 novembre dernier. Ce premier événement Stereotrip Vienne nous a permis de découvrir une scène musicale encore peu connue, bourrée de talents, de pêche et de jeunesse. Alors oui, j’entends certains détracteurs déjà regretter un (ou des) verre(s) de schnaps, une paire de bretelle tyrolienne dédicacée ou encore d‘avoir loupé le selfie de votre vie en compagnie de la barbe de Conchita Wurst dans notre bonne ville de Nantes… et bien, figurez vous que l’Autriche regorge également d’une scène indé bien plus rock’n’roll que Dupond et Dupont dans les Sceptres d’Ottokar. 3 concerts se sont enchaînés, sous les yeux ébahis de votre serviteur.

Mais pas de mensonge entre nous, ma motivation à enfourcher mon vélo et affronter le blizzard de brumaire était (à l’origine) essentiellement liée à la venue du groupe Cari Cari que j’ai eu la chance de découvrir au festival Primavera Sound à Barcelone en juin dernier. Il m’avait tout simplement scotché.

En bon élève, je suis arrivé en salle Micro un peu avant le début des concerts… bière à la main, sourire aux lèvres, le triple show du soir peut démarrer sous mes yeux émerveillés.

DIVES

Je suis toujours surpris de rencontrer de jeunes groupes qui ont déjà une maturité assez forte dans la composition de leurs morceaux et la gestion de leurs lives. En ouverture de cette soirée, Dives a réussi à prouver que ce n’était pas « juste » une première partie, mais bien un girls band de qualité avec beaucoup d’avenir.

Dives (2) à la soirée Stereotrip Vienne au Stereolux 08.11.2018 - Photo : John-weirdsound
Dives (2) à la soirée Stereotrip Vienne au Stereolux 08.11.2018 – Photo : John-weirdsound

Le concert commence par le morceau  » Concrete  » qu’on peut qualifier de gras et irrévérencieux. La basse de Victoria Kirner est très marquée, Tamara Leichtfried et sa guitare nous électrisent, nous larsennisent et nous ensorcellent. Le duo de voix nous ramène dans les années 80 par son timbre résolument punk et se confond parfaitement avec la batterie de Dora De Goederen aux rythmiques industrielles. Les morceaux s’enchaînent notamment avec l’excellent  » Roof  » aux inspirations Sonic Youtiennes, les sonorités pop de  » Waiting  » et de  » Schrimp « .  » Drinking Paradise « , qui, à mon grand regret, reste introuvable en écoute sur le net, prouve la capacité du groupe à créer un morceau fleuve, très psyché-indé-rock.

Les 3 filles finissent le show de 45 minutes par leur titre phare  » Tomorrow  » où Tamara se permet de ranger la guitare, mettant la basse d’autant plus en valeur, les voix des Autrichiennes sont très complémentaires : Jeunesse, Maturité, Girls band et Rock’n‘roll.

Anecdote marquante que j’apprendrais après le concert, Dora De Goederen qui manie la langue de Molière relativement bien, explique que le groupe s’est créé autour du Girls Rock Camp en Autriche en 2016, un séminaire musical d’une semaine regroupant uniquement des filles (d’où le  » Girls « ),  sans pré-requis musicaux nécessaires (… d’où le  » Rock « ). Dora, Victoria et Tamara ont sympathisé, créé des premiers morceaux et donné leur premier concert (dans le cadre du camp). Quelques mois plus tard, elles créent Dives et sortent un premier EP éponyme à l’été 2017, pour notre plus grand plaisir.

Le premier live fini, l’interlude démarre… temps pour votre rédacteur de commander une nouvelle bière (je rappelle que je suis venu en vélo!) avec un fond sonore des plus agréables (Allah-las et King Gizzard & the Lizzard Wizard) en attendant le deuxième concert de la soirée.

CARI CARI

Comme je l’indiquais plus haut, j’ai eu l’immense chance de croiser ce groupe lors des Primavera Sound 2018 à Barcelone. Ce festival a une programmation tellement dense (pas loin de 250 concerts proposés sur 5 jours, répartis sur une dizaine de scènes) qu’un travail d’écoute minutieuse préalable est indispensable. Cari Cari avait alors retenu mon attention avec leur premier EP Amerippindunkler sorti en 2014 (que j‘ai découvert en 2018… bon j’avoue je suis has-been avec mes 4 ans de retard). Leur concert se positionnait juste avant les concerts en simultanée de Mogwai et The National, pendant celui de Father John Misty et après les Breeders… autrement dit… pas simple de « sélectionner » ce concert.

Un show de 30 minutes (malheureusement trop court) d’une pêche incroyable, complètement décomplexé avec un public qui s’accroissait au fur et à mesure du live. Et je vais même vous dire… j’ai eu un petit frisson musical, celui qui vous fait un petit froid dans le dos, qui rend votre déhanché incontrôlable (enfin le mien en tout cas…) et qui vous convint que vous avez assisté à un « grand » moment. D’ailleurs, Rolling Stones les ont décrit comme « LA » découverte du festival Barcelonais 2018. Bon, vous comprenez mieux pourquoi en quasi-groupie, il m’était très difficile de ne pas venir les voir au Stereolux/Nantes.

Cari Cari (3) à la soirée Stereotrip Vienne au Stereolux 08.11.2018 - Photo : John-weirdsound
Cari Cari (3) à la soirée Stereotrip Vienne au Stereolux 08.11.2018 – Photo : John-weirdsound

Après un thème introductif signé Sergio Leone, le duo Autrichien accompagné de Ivo Jacques Thomann à la batterie entame un premier morceau  » Anaana « de leur nouvel album du même nom, sorti quelques jours avant. Ces premières minutes de concert nous prouvent que le groupe est déjà réglé comme du papier musique.

La multi-instrumentaliste Stephanie Widmer nous envoûte en alternant clavier et didgeridoo. Tandis que Alexander Köck enchaîne des premiers accords à la guitare aux sonorités tout droit sorties des années 70. On continue le voyage musical avec  » Summer Sun », également de leur dernier album. Le morceau est une ode au Summer love et à la découverte de Mars. La voix de Stephanie est suave, profonde et son partenaire électrise le single par son jeu de lead guitar. La complémentarité est parfaite, le public se rapproche et commence à être happé par les artistes.

Etant complètement acquis à la cause, je prends donc beaucoup de plaisir sur leur morceau  » Camoubee  » Alexander, en plus d’avoir la dégaine de Marty Mc Fly dans Back to the futur, nous rappelle, par son jeu de scène, la séquence du bal de fin d’année dans le premier film de la trilogie.

Il est vrai qu’en les découvrant, on pense à plein de références cinématographiques. Chacun de leur clip présente un effort de mise en scène, une recherche graphique toujours assez intéressante ( » Summer Sun « ,  » Mapache « ,  » Nothing’s Older Than Yesterday « ,…). Un mythe urbain dirait même que le groupe se serait créé avec le rêve d’être inclus dans une Bande Originale d’un film de Quentin Tarantino… Je leur souhaite tout ce malheur!

D’ailleurs, leur morceau suivant se nomme  » Dear Mr Tarantino « … finalement… une petite part de vérité dans ce mythe urbain. Ivo Jacques sort de scène et Stephanie Widmer entame une introduction à la guimbarde après s’être installée à la batterie. Le duo reste duo pour les 2 morceaux suivants : l’excellent  » Lula  » qui nous ramène aux meilleurs heures des Black Keys et des Kills puis  » Mechikko  » aux aspects très blues & rock également. Le retour du batteur permet à Cari Cari de continuer sur les tout aussi addictifs  » No War  » et  » Nothing’s Older Than Yesterday « .

Cari Cari (1) à la soirée Stereotrip Vienne au Stereolux 08.11.2018 - Photo : John-weirdsound
Cari Cari (1) à la soirée Stereotrip Vienne au Stereolux 08.11.2018 – Photo : John-weirdsound

Les 45 minutes de concerts se concluent par leur morceau phare  » Mapache « , fruit d’une rencontre avec le coloc espagnol d’un bon ami londonien du duo qui, suite à une insomnie et de la combustion de quelques herbes aromatiques, se faisait nommer à sa demande  » EL LOBO  » (Le loup). Le basilic faisant sûrement de plus en plus d’effets, il donna des noms d’animaux à l’ensemble des colocataires pour finir par celui de sa copine dont l’animal-totem était d’après lui… le raton-laveur,  » EL MAPACHE  » en espagnol (je n’ai malheureusement aucune information concernant la pérennité du couple après cette soirée mystique…). En tout cas,  » Mapache  » est très communicatif, le public semble conquis… moi aussi. J’avais intégré Cari Cari dans le top 2018 des albums de la rédaction de 2018, le clip correspondant en écoute sur l’article.

En conclusion, un groupe-pépite, je peux vous l’assurer, dont on entendra parler dans le futur. Leur prestation scénique donne l’impression qu’ils ont fait ça toute leur vie. Un seul regret,  » White Line Fever  » (en écoute ci-dessous), un titre selon moi juste incontournable, n’a pas été intégré à leur set du soir… mais merci Cari Cari !

LEYYA

Le temps d’aller acheter le vinyl Anaana de Cari Cari (dédicacé, on est groupie où on ne l’est pas) et d’échanger 2 / 3 mots avec Alexander Köck puis Stephanie Widmer. Je me dirige vers le bar… (je tiens à rappeler que l’abus d’alcool… etc etc… pour la santé) pour une nouvelle bière synonyme d‘attente du troisième et dernier groupe Autrichien de la soirée.

Leyya a su se forger, grâce à une electro-pop douce et mélancolique à la fois, une certaine réputation en Autriche depuis 2016. J’avoue être moins emballé par ce genre musical un peu trop pop pour moi, mais je pense que beaucoup y ont trouvé, y trouvent et/ou y trouveront du plaisir.

Leyya (1) à la soirée Stereotrip Vienne au Stereolux 08.11.2018 - Photo : John-weirdsound
Leyya (1) à la soirée Stereotrip Vienne au Stereolux 08.11.2018 – Photo : John-weirdsound

Le concert est toutefois assez plaisant. Sophie Lindinger, chanteuse dynamique et usant régulièrement de sa table de mixage, est accompagnée de Marco Kleebauer qui alterne entre guitare, synthé et batterie. Malgré une réticence initiale, je prends pas mal de plaisir au cours de leur set très atmosphérique et très sucré. La batterie s‘impose.

Leyya (2) à la soirée Stereotrip Vienne au Stereolux 08.11.2018 - Photo : John-weirdsound
Leyya (2) à la soirée Stereotrip Vienne au Stereolux 08.11.2018 – Photo : John-weirdsound

Leyya sur la scène du Stereolux de Nantes le 08-11-2018 – Photo : John-weirdsound

Les 2 tubes,  » Superego  » (de leur premier album Spanish Disco) et  » Zoo  » (du nouvel album Sauna sorti sur 2018) permettent au groupe de se lâcher sur scène, idem pour le public. Perso, j’ai un coup de cœur pour le morceau  » Solitude (I’ve Never Been Fun)  » qui prend des tournures post-rock sur la scène du Stereolux/Nantes ainsi que pour  » The Fall « , avec sa ligne de synthé envoûtante.

https://www.youtube.com/watch?v=4gKlHZS7haY

Les 3 groupes originaires d’Autriche nous auront donc proposé une soirée, ma foi (ou mon foie) des plus agréables. L’innocence du girls band Dives, la maturité du show de Cari Cari et la pop subtile de Leyya… la nouvelle scène Autrichienne a de l’avenir!

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