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Les Escales 2017 – Départ pour Detroit!

Les Escales 2017 – Départ pour Detroit!

Comme annoncé il y a quelques jours, nous nous sommes rendus à la 26ème édition du festival des Escales, qui se tenait à Saint Nazaire (44) du 28 au 30 juillet dernier. Cet événement est à taille humaine, environ 20 000 festivaliers par jour sur le site, et il se tient en plein cœur de la ville, sur une partie de la zone d’activité portuaire à proximité de la base sous-marine, construite pendant la seconde guerre mondiale. Lorsque l’on flâne un peu on arrive, à l’autre extrémité du site, face à l’estuaire de la Loire et aux Chantiers de l’Atlantique. Le site des Escales est donc au centre de l’activité et de l’histoire de la ville de Saint Nazaire.

Le décor est atypique pour un festival ! Les 3 scènes où se déroulent les concerts sont répartis entre les bâtiments et hangars, certains de ceux-ci étant ouverts au public pour l’occasion. On y trouve de quoi se restaurer, du merchandising, ainsi qu’une ambiance et un décorum en lien avec la ville étrangère à l’honneur, en l’occurrence pour cette édition 2017 il s’agissait de Detroit aux USA.

De beaux jeux de lumières sur les bâtiments! - Photo weirdsound 
De beaux jeux de lumières sur les bâtiments! – Photo weirdsound 

Cette grande ville américaine, ancienne capitale de l’industrie automobile, est comme Saint Nazaire une ville en train de se réinventer. Elles ont toutes les deux durement été touchées par des crises économiques qui ont vu l’industrie péricliter. Detroit a connu un long déclin suite aux fermetures successives d’usines, avant d’être la première grande ville américaine à se mettre officiellement en faillite, les finances publiques présentant un trou abyssal.

En 2017 la ville est en train de renaitre de ses cendres ! De jeunes startup s’y implantent, les quartiers laissés à l’abandon et les friches sont réhabilités, Detroit devient un laboratoire d’expérimentations sociales et culturelles. Detroit a toujours été une ville de musique : Tout d’abord avec la mythique maison de disques Motown, créée en 1959, avec des artistes emblématiques comme Diana Ross, Stevie Wonder, Marvin Gaye…Et puis bien entendu l’essor de la techno dans les années 1980 : Derrick May, Kevin Saunderson, jeff Mills, Carl Craig…Aujourd’hui la techno est toujours présente, au milieu d’une scène musicale florissante dont Les Escales dans leur version 2017 donnent un bel aperçu !

Saint Nazaire est une ville de tradition ouvrière, dévastée lors de la seconde guerre, la ville ayant été quasiment entièrement rasée par les bombardements.  Les chantiers ont fait les beaux jours de l’industrie navale française, tous les plus grands et luxueux bateaux faisant la traversée transatlantique ayant été construits dans les cales de Saint Nazaire. A compter des années 70, l’activité décroit et la ville souffre. Mais depuis le milieu des années 1990, la ville se transforme, à travers des chantiers urbains de grande ampleur, et une politique touristique et culturelle ambitieuse. Le festival des Escales est surement l’événement culturel majeur de l’année, mais il ne faudrait pas oublier une salle de concert comme le V.I.P qui accueille régulièrement de très belles têtes d’affiches.

J’arrête ici ce préambule digne des Racines & Des Ailes ! Vous l’aurez compris, j’aime beaucoup Saint Nazaire et son atmosphère particulière, mais il est maintenant temps de parler de musique ! Let’s Go !

La programmation du festival des Escales est à l’image de la ville de Saint Nazaire : ouverte sur le monde et cosmopolite ! Jain, Møme, Talisco, Imany… autant d’invitations aux voyages et aux découvertes musicales…Les artistes made in USA étaient logiquement bien représentés : deux demi dieux de la techno marchaient parmi les hommes : Derrick May et Carl Craig, mais n’oublions pas le label Underground Resistance, avec Timeline et Mark Flash ! Une des plus belles voix de la Motown nous a fait l’honneur de sa présence : Martha & The Vandellas.

Le rock indé nous réservait quelques très bonnes surprises (on y reviendra) : Flint Eastwood, Duane, Queen Kwong… N’oublions pas non plus Ko Ko Mo et Milky Chance ! Je m’étais juré de ne pas faire une énumération interminable, mais vu la qualité de la programmation, j’ai du mal à me restreindre…

Ayant trouvé facilement une place où stationner, nous nous rendons sur le site du festival pour cette première soirée de musique. Le premier groupe auquel nous nous frottons est Milky Chance, qui a la chance (ahah !) de se produire sur la grande scène du port à 20H.

Initialement composé de Clemens Rehbein (chant et guitare) et Philipp Dausch (percussions et chœurs), nos deux allemands se sont adjoints les services de Antonio Greger (guitare et basse) depuis fin 2015, et ils viennent tous les trois aux Escales nous proposer un échantillon de leur musique electro folk.

Leur premier album Sadnecessary, leur a permis de se faire connaître, notamment grâce aux titres Down By The River et Stolen Dance, qui ont cartonné en Europe leur permettant de faire une grande tournée sur le vieux continent en 2014.

Mars 2017 marque la sortie de leur nouvel album, Blossom, un album avec un gros travail instrumental qui donne une dimension totalement différente à la musique de Milky Chance, comparé à Sadnecessary. La basse est notamment est plus présente, offrant une rythmique inédite au groupe.

Clemens Rehbein sur la grande scène des Escales - Photo weirdsound 
Clemens Rehbein sur la grande scène des Escales – Photo weirdsound 

Leur show est un mix des deux albums de Milky Chance, Stolen Dance et Down By The River ayant logiquement les faveurs du public ! Le concert manque un peu d’ambiance, mais ce n’est jamais simple d’ouvrir la première soirée d’un festival…Les titres tirés de Sadnecessary auront quand même ma préférence, étonnamment, son ancrage plus folk me plait mieux ! Il faudra que je réécoute Blossom pour parfaire mon avis.

Alors qu’ils abordent la dernière chanson de leur show : patatra ! L’alimentation électrique de la grande scène coupe ! Il faudra quelques minutes aux techniciens pour résoudre l’incident (on aura une pensée émue pour eux), ce qui cassera le rythme et la conclusion du concert de nos amis allemands.

Nous partons chercher à manger avant d’aller voir Jain, qui se produit elle aussi sur la grande scène à 22H30. Il y a beaucoup de monde aux stands de restauration, si bien que revenons trop tard…Impossible de s’approcher de la scène à moins de 50 mètres. Ceci étant on assiste quand même à la performance de notre jeune artiste qui semble très à l’aise sur scène.

Nous l’avions déjà vu aux Nuits de L’Erdre, édition 2016, et il n’y a pas de doutes, Jain a fait un sacré bout de chemin ! Le show reste parfaitement maitrisé mais plein d’entrain et de bonne humeur, tous les tubes de l’album Zanaka y passant les uns après les autres ! Sortant de près de deux ans de tournée, âgée seulement de 24 ans et déjà détentrice d’une Victoire de la Musique, j’ai hâte de voir ce que Jain nous prévoit pour le second album !

Une partie de l’équipe présente (ils se reconnaitront) part écouter KO KO MO, ce qui donnera lieu à un prochain article sur weirdsound, signé de la plume d’une jeune collaboratrice pleine de talent (et bénévole : désolé pour toi Ocilia !)

Me concernant, je me suis dirigé vers la scène du parc des expos, afin d’être au premier rang pour Talisco, de son vrai nom Jérôme Amandi. Je n’avais jamais eu l’occasion de le croiser sur scène, aussi étais je impatient de le voir aux Escales.

Spéciale dédicace à fatherubu! - Photo weirdsound 
Spéciale dédicace à fatherubu! – Photo weirdsound 

En 2014, son album Run avait fait parlé de lui avec les tubes Your Wish et The Keys. Talisco a assuré plus de 150 dates en l’espace de deux ans, et son second album Capitol Vision est paru en janvier 2017. Ce second album vient chercher son inspiration du côté de la Californie, et sonne beaucoup plus rock que Run, qui pour sa part était très marqué électro.

Jérôme Amandi himself - Photo weirdsound 
Jérôme Amandi himself – Photo weirdsound 

Je vous dois la vérité : je m’attendais à un concert assez mou de indie-pop sans caractère, comme on en voit tant de nos jours. Bilan des courses ? Je me suis complètement planté ! Comme quoi parfois ça fait du bien d’aller contre ses préjugés !

Talisco sur la scène du parc des expo - Photo weirdsound 
Talisco sur la scène du parc des expo – Photo weirdsound 

Talisco et ses musiciens nous délivre une superbe performance, résolument rock indé, qui va faire bouger les festivaliers présents de la première note jusqu’à la dernière. La musique de Talisco est faite pour être écoutée en live, je m’étais vraiment lourdement trompé ! Sans compter que Jérôme a de très bons musiciens : bravo messieurs ! Je retournerai voir Talisco avec plaisir, ils m’ont mis une bonne baffe et j’en redemande.

Arrive la fin de la soirée, me voilà obligé d’arbitrer entre Tony Allen & Jeff Mills versus Queen Kwong : c’est aussi ça les festivals, des choix déchirants…Je me suis finalement décidé pour madame Carré Callaway, alias Queen Kwong !

Pourquoi ce choix me direz vous ? Peut-être du fait que Queen Kwong est, outre atlantique, perçue comme une artiste prometteuse capable de sauver le rock n roll à elle toute seule : rien que ça ! Outre les critiques américaines dithyrambiques, et l’écoute des deux EP, Bad Lieutenant (2013) et Get A Witness (2015), je suis aussi tombé sur des vidéos de concerts tout simplement brutaux et primaux ! Dans la droite lignée du désert rock épuré de groupes de stoner comme Kyuss ou Queens of the Stone Age avec une touche de grunge à la Nirvana, Il n’en faut pas plus pour m’attirer !

La pauvre Carré, si elle savait que je lui collais autant d’espérances sur le dos ! Elle avait de plus la lourde tâche de clôturer cette première soirée sur la scène Estuaire. Nous voilà donc au premier rang, à attendre le début des hostilités…Il fait froid, une petite pluie bien vicieuse s’invite pour l’occasion et le public est clairsemé : Autant dire que les conditions ne sont pas optimales !

Carré Callaway entourée de ses musiciens - Photo Weirdsound 
Carré Callaway entourée de ses musiciens – Photo Weirdsound 

La reine arrive sur scène, elle même surprise par l’air frais et la pluie qui s’engouffrent sous la structure de la scène Estuaire. Elle démarre son show mais rencontre rapidement des problèmes avec sa guitare, visiblement au niveau de la fiche jack qui a la bonne idée de gigoter !

Queen Kwong fait la timide! - Photo weirdsound 
Queen Kwong fait la timide! – Photo weirdsound 

Queen Kwong jouera Sucker, Like a Swan, Cold Daggers, Get a Witness…Je ne maitrise pas encore à fond la set list : mes excuses au lecteur ! Je repars de là avec une bonne impression mais chagriné par les conditions du concert, j’espère avoir l’occasion de recroiser Queen Kwong rapidement, en attendant je me suis commandé ses deux LP !

C'est du vrai rock, à ne pas en douter! - Photo weirdsound 
C’est du vrai rock, à ne pas en douter! – Photo weirdsound 

Nous allons nous coucher, fatigués mais contents ! Nous avons passé une bonne soirée entre ami(e)s, Talisco et KO KO MO nous ont offerts deux beaux moments de musique, et j’ai enfin eu l’occasion de voir Queen Kwong en vrai. Rendez-vous bientôt pour le deuxième épisode, qui concernera la soirée de samedi. Au programme : Flint Eastwood, la FFF, et surtout Møme, qui nous a accordé un peu de son temps pour une interview !

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